Le désert n'est pas une poubelle !

En janvier 2002, je suis parti avec 11 autres personnes faire un trek en Mauritanie, dans l’Adrar entre Atar et Chinguetti. Tout c’est très bien passé jusqu’au cinquième jour.

Peu avant d’atteindre Chinguetti, nous tombons sur un véritable dépotoir. Parmi les bouteilles, les cartons de piles et les boites de conserves nous découvrons de nombreux documents identifiant les responsables.

Notre guide nomade est très choqué, triste, révolté, c’est la première fois qu’il voit çà. Nous aussi. Alors on lui a promis de faire connaître cette histoire.

Le 16 janvier 2002, j'ai mis en ligne les quelques photos que nous avions pris sur place.
Le 22, je recevais des communiqués des "responsables". Eux aussi étaient très choqués et promettaient de repartir le plus rapidement possible pour refaire leur circuit dans le désert, vérifier si cette situation ne s'était pas reproduite ailleurs et récupérer les déchets de Chinguetti.

Dès leur retour, le 9 février, ils envoyaient des photos et un compte-rendu du voyage.

avant Pendant Pendant Pendant après

[ Cliquez sur les vignettes ci-dessus pour en voir une version plus grande ]
De gauche à droite, avant, pendant et après.

Compte-rendu :
Le lieu de notre bivouac a été entièrement nettoyé, les déchets après avoir été ramassés et déterrés complètement, ont été trié. Tout l'incinérable a été brûlé dans un trous d'un mètre de profondeur et tout ce qui ne l'était pas a été ramené dans des sacs poubelles à ATAR. Il s'avère qu'effectivement l'équipe d'intendance,responsable du ramassage des déchets, se soit quelque peu "lâchée" ce dernier matin, alors que toute la caravane était partie pour Atar. Le tri des déchets,incinérables ou non, n'a pas été fait, et les poubelles n'ont pas été rapportées en ville comme nous l'avions demandé. Du coup les sacs poubelles n'ont pas été suffisamment enterrés et la population n'a eu aucune peine à trouver les sacs et à les ouvrir en les laissant aux vents de Chinguetti. Ce dysfonctionnement relève d'avantage de l'inconscience que d'un acte délibéré. En en parlant avec eux, ils n'ont pris conscience du problème qu'en revenant sur les lieux avec moi.

Les organisateurs de cette opération, que nous sommes, assumons pleinement la faute et le fait d'avoir fait confiance alors qu'il faut tout surveiller et tout valider. Dont acte cela ne se reproduira plus sur notre opération. Dès l'an prochain, une personne de notre organisation restera tous les matins avec l'intendance du bivouac pour valider le nettoyage! En attendant le problème du traitement des déchets et l'impossible prise de conscience locale qu'un bouchon de bouteille met 1 siècle et demi à se dégrader, font que le problème reste entier. Mais de cela nous sommes vous comme nous bien au courant.

Pour finr :
Notre interlocuteur a laissé un message à Chinguetti pour informer notre guide de l'opération. Les noms/marques que je citais dans la version précédente de cette page ont été supprimés.

J'ai été surpris du nombres de visites et d'emails genéré par cette page. De nombreux emails venaient de gens concernés et sensibles à la situation décrite (cf certaines des réactions plus bas) mais aussi, beaucoups était insultants, voir menaçants envers les deux parties.

L'image que nous voulons garder du désert est celle-ci.

Didier

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